Reconnu coupable de fraude fiscale, l’ancien ministre socialiste Jérôme Cahuzac “ne renonce pas” à revenir en politique. Lundi 27 novembre 2023, il en a profité pour attaquer François Hollande sur les ondes radio, l’accusant de mentir.
L’altercation sur les ondes opposait l’ancien président de la République à l’un de ses anciens ministres. Jérôme Cahuzac a déclaré lundi 27 novembre 2023 qu’il estimait avoir “payé sa dette”. A 71 ans, l’ancien ministre de François Hollande évoquait même un éventuel retour en politique et s’en prenait à ce dernier.
Cinq ans plus tard, en 2018, il est condamné pour fraude fiscale à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans de privation de droits civiques.
L’ancien président socialiste (2012-2017) s’est empressé de répondre, mais avec nuance. Certes, Jérôme Cahuzac “peut revenir à ses devoirs de citoyen, mais moralement, il restera un homme qui a menti à l’Assemblée nationale, qui a menti à sa famille politique, qui m’a menti, qui a menti au pays tout entier”, a répondu François Hollande.
“Je ne m’interdis rien.
” La politique, c’est la conquête du pouvoir et l’action publique. L’action publique ne peut avoir lieu que s’il y a une légitimité, c’est-à-dire s’il y a un mandat. Bien sûr, je ne m’interdis rien”, a déclaré Jérôme Cahuzac dans une interview accordée à France Inter, faisant référence à un éventuel retour en politique par le biais d’un mandat local ou national.
Retour en politique ?
Alors, Jérôme Cahuzac reviendra-t-il ? Prépare-t-il son retour en politique ? Jeudi dernier, lors de sa première apparition publique dix ans après sa chute, il s’est montré combatif. Il n’a épargné personne pour dénoncer la “gauche dévastée” et la “droite républicaine en déshérence”. S’élevant contre le “paysage politique dévasté”, il a déclaré : “Il est temps de créer une sorte d’union nationale” pour “faire face à la transition énergétique, à la dette, au niveau de vie, aux difficultés supplémentaires de deux guerres qui, malheureusement, risquent de se poursuivre.”
L’AFP rapporte que l’ancien député de la 3e circonscription du Lot et Garonne, député depuis une dizaine d’années, s’est exprimé pendant près de deux heures devant une foule de près de 200 personnes à la salle des fêtes de Monsempron-Libos. “J’ai commis une immoralité en trompant l’Assemblée, je n’ai pas réfléchi par moi-même, même si j’ai pris mes responsabilités par la suite”, a déclaré Jérôme Cahuzac.” “Je n’aime pas qu’on m’accuse de ne pas avoir le droit d’aller où je veux, de rencontrer ceux qui veulent me rencontrer et de dire ce que je pense.
A trois ou quatre ans des prochaines échéances électorales (municipales en 2026, législatives en 2027), celui qui a entamé sa rentrée fin septembre avec la création de l’association Les amis de Jérôme Cahuzac n’a pas pour autant dévoilé ses intentions pour l’avenir. Les Français sont-ils prêts à lui pardonner ? Si les électeurs locaux lui ont réservé un accueil relativement chaleureux jeudi matin sur le marché de son fief, ils seraient partagés sur sa démarche.