Selon une nouvelle étude norvégienne, le QI des personnes nées après 1975 est en baisse. Toutefois, les auteurs précisent que cette baisse n’est pas le reflet de la génétique ou de la société, mais plutôt de l’environnement. Il est important de noter que le QI et l’intelligence ne sont pas synonymes, et que ces résultats doivent être abordés avec prudence.
Publiée lundi 11 juin 2018 dans la revue américaine PNAS, une étude constate que le QI diminue dans les générations nées après 1975. Les auteurs attribuent cette tendance à une culture moins favorable aux plus jeunes, marquant un changement significatif dans la trajectoire des scores de QI.
QI. Le QI est un score obtenu à l’issue d’un test qui mesure de nombreuses choses. Il indique le degré d’intelligence d’une personne. Le QI moyen se situe autour de 100. Un QI supérieur à 135 correspond à un “haut potentiel”, tandis qu’un QI inférieur à 60 correspond à un “déficit”.
Une baisse du QI après des siècles d’augmentation. C’est ce qu’on appelle le “retour de l’effet Flynn”.
Les deux économistes Bernt Bratsberg et Ole Rogeberg (Centre Frisch, Oslo) ont étudié les raisons de cet “effet Flynn”. Introduit par le psychologue James Flynn, cet effet montre que la tendance à la hausse du QI s’est atténuée, voire a diminué. Les chercheurs ont examiné les résultats obtenus par les jeunes hommes norvégiens nés entre 1962 et 1991 lors des tests effectués pendant leur service militaire. L’étude norvégienne compare les QI de frères ayant les mêmes origines sociales et génétiques. Deux théories principales expliquent l’effet Flynn. La première est que les femmes à faible QI ont plus d’enfants à faible QI que les femmes à QI élevé. L’autre est que les immigrés issus de pays moins prospères ont des enfants au QI plus faible.
Les Norvégiens ont gagné 3 points de QI entre 1962 et 1975, puis les ont perdus entre 1975 et 1991.
Les auteurs ont confirmé la réversion de l’effet Flynn sur la base de 736 808 observations. Le QI moyen de la cohorte de 1962 était de 99,2, tandis que celui de la cohorte de 1975 était de 102,3. Il a baissé de 0,33 point par an entre 1975 et 1991 (99,4 QI en moyenne). Les scientifiques ont constaté la même tendance en examinant les années de scolarité au lieu des QI. Les auteurs suggèrent des explications possibles, notamment des changements dans l’éducation, les médias, la nutrition et l’immigration. D’autres facteurs non abordés dans la publication pourraient être étudiés plus avant. Par exemple, l’espérance de vie augmente et la qualité de l’éducation pourrait être plus précise. Nous ne savons pas comment les immigrants ont influencé les résultats. Les auteurs concluent que les principaux facteurs de l’effet Flynn sont environnementaux et varient d’une famille à l’autre, mais ils ne peuvent identifier la structure causale des effets écologiques sous-jacents.
Le QI et l’intelligence ne sont pas la même chose. La créativité est également essentielle à l’épanouissement personnel. “Tous les génies n’ont pas un QI élevé”, ont déclaré les psychologues américains qui ont réalisé l’étude de 2017. Un QI d’environ 120 est nécessaire pour la créativité, mais au-delà de 140, cela n’a pas d’importance. Au-delà de 140, c’est la personnalité qui est le facteur le plus déterminant pour la créativité.
Les tests de QI doivent toujours être replacés dans leur contexte. En 2005, des psychologues ont déclaré qu’il était erroné de dire qu’une personne ayant un QI de 120 est deux fois plus intelligente qu’une personne ayant un QI de 60. Ils craignaient que les parents utilisent les tests de QI pour classer leurs enfants. Par ailleurs, des tests différents peuvent donner des résultats différents.