La réforme phare des retraites du second mandat d’Emmanuel Macron est suspendue suite à l’annonce du Premier ministre Sébastien Lecornu lors de sa déclaration de politique générale du 14 octobre 2025. Cette suspension signifie qu’aucun relèvement de l’âge légal de départ à la retraite ni aucune accélération de la durée de cotisation requise pour une pension complète n’interviendront avant janvier 2028.

Concrètement, ce gel maintient les règles actuelles :

L’âge légal de départ à la retraite reste fixé à 62 ans et 9 mois,

La durée de cotisation requise reste de 170 trimestres.

Selon les estimations du gouvernement, environ 3,5 millions de personnes en France seront directement concernées par cette suspension temporaire.

Les principaux bénéficiaires sont les personnes nées en 1964 qui ne remplissent pas les conditions requises pour le régime de longue carrière – environ 600 000 personnes, selon les données syndicales. Initialement, leur départ à la retraite était prévu à 63 ans en janvier 2027. Toutefois, si le Parlement confirme la suspension de cette mesure, ils pourraient partir trois mois plus tôt, dès octobre 2026.

Les personnes nées en 1965 bénéficieraient également d’un avantage, prenant leur retraite six mois plus tôt que prévu (fin 2027), tandis que celles nées en 1966 pourraient partir neuf mois plus tôt.

Par ailleurs, la progression de la durée de cotisation est également suspendue ; elle restera fixée à 170 trimestres jusqu’en janvier 2028.

Cependant, l’élection présidentielle de 2027 pourrait encore modifier ce calendrier. D’ici là, les organismes administratifs, tels que la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS), se préparent à ce changement. En Martinique, par exemple, les autorités locales ont indiqué attendre le décret officiel confirmant la suspension :

« Nous attendons la publication du décret qui suspendra officiellement les mesures initialement prévues. Les équipes de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) adaptent d’ores et déjà leurs systèmes informatiques pour intégrer ces mesures. Dès la publication du décret, nous disposerons de tous les outils numériques nécessaires pour mettre en œuvre ces changements localement et garantir leur application sur l’ensemble du territoire », a expliqué un représentant.